22/03/N : Naissance.
- Spoiler:
05/04/N+6 : J’ai six ans. C’est une belle journée de printemps. Et je cours voir mes parents pour leur montrer un dessin. J’arrive dans le salon avec un grand sourire sur le visage. Je vis d’abord un homme courir vers moi. Puis il y eut un coup de feu. Un liquide écarlate gicla sur moi. Je clignai des yeux. Il y eut un cri et ma mère entra dans mon champ de vision. De son corps elle me cacha le salon. Je l’entendais hurler contre mon père. Celui-ci lui répondait, mécontent. Je passai mes doigts sur mon visage et me mis à pleurer en voyant ce sang. Je croyais que c’était le mien. Ma mère tenta de me rassurer en vain. Mon dessin était lui aussi couvert de gouttelettes. Mes yeux pleins de larmes aperçurent l’homme à terre. C’était un de nos esclaves. Il était étendu par terre et ne bougeait plus.
22/03/N+8 : C’est mon anniversaire, j’ai huit ans. Mes parents ont acquis une famille d’esclave composé d’une femme, son mari et leur fils de huit ans également. Père et mère m’offrirent des tas de jouets pour mon anniversaire et aussi le jeune esclave, Arata.
30/03/N+8 : Arata et moi passions notre temps à jouer ensemble. Lorsque je faisais mes devoirs, il restait à mes côtés et m’attendait patiemment pour s’amuser.
19/08/N+16 : J’ai seize ans. Avec Arata, nous parlons fille. Mais ce jour-là mon ami m’avoua qu’il était amoureux de quelqu’un. Curieux, je lui ai demandé qui était l’heureuse élue. Il me chuchota que c’était moi, car j’étais le seul avec qui il avait eu des contacts jusqu‘à maintenant. Sidéré, je ne répondis rien.
27/12/N+16 : Noël était passé. Et je répondis à ses sentiments. Pourtant nous devions rester discret. Premièrement l’homosexualité est un tabou. Et deuxièmement Arata était un esclave. C’est pourquoi, seulement dans ma chambre, nous nous permettions quelques gestes déplacés.
28/02/N+18 : J’ai dix-huit ans. Arata tente de me sauter dessus sexuellement. Nous nous retrouvons par terre, lui sur moi.
- Spoiler:
Soudain une domestique entra dans ma chambre sans frapper et nous surprit dans cette position ambiguë. Elle en fait tomber son linge et s’enfuit à toute jambe. Je repousse violemment Arata et court après cette femme. Je ne la rattrape pas à temps car je la vis pénétrer dans le bureau de mon père. Quand j’y entrai, c’était trop tard. Père cria que je devais frapper avant d’entrer et me demanda de sortir. Je le fis immédiatement.
28/02/N+18 au soir : Il y a de l’orage et il pleut très fort. A table, père me convoque dans son bureau. Il réclame la présence d’Arata. Dans son bureau, Arata et moi, nous tenions debout devant l’imposante table, les bras croisés dans le dos. Père se tenait face à sa fenêtre. Il nous exprima son affront et son indignation. Il était particulièrement mécontent. Sa sentence tomba au bout d’au moins dix minutes de monologue. Je ne devais plus être seul. Lors des soirées mondaines, je devais toujours être présent. Je n’aurais plus aucun serviteur, ni esclave. Quant à Arata, un seul sort possible, la mort. Je fus surpris par une telle extrême. Alors que je voulais répondre pour la première fois de ma vie à père, ce fut Arata qui prit la parole : « Vous n’avez pas le droit de punir Jûta ! Le seul responsable, c’est moi. C’est moi qui lui ai sauté dessus, il était en train de me repousser. Je vous le jure. Il n’a jamais éprouvé un quelconque sentiment pour moi. Jûta est un jeune homme très bien. C’est un parfait digne héritier de la Haute Sphère. » Je sais combien cela lui a coûté de dire ça. Mon père se mit d’autant plus en colère, car il ne le crut pas.
01/03/N+18 : Mois de mon anniversaire. Arata est toujours à la prison d’Antalya. J’ai filé de chez moi en cachette pour lui rendre une dernière visite dans sa cellule. Comme je m’y attendais les gardes avaient pour instruction de ne pas me laisser entrer. Je me mis de la poussière sur le visage et les vêtements et je me cachais derrière une grosse mèche de cheveux. Arata et moi n’avons pas échangé un seul mot. A quinze heures, je me retrouve sur la place d’exécution de la prison avec une petite foule de gens. Après l’exécution, je suis rentré chez moi. Ma chambre me paraissait bien vide. Pendant que je faisais mes devoirs, je ne trouvais aucune motivation pour les faire rapidement. Alors cela s’éternisait encore et encore. Mon maître était mécontent, père également.
14/06/N+18 : Mère vint me parler seule à seul dans ma chambre. Elle comprenait ma tristesse et m’avoua qu’elle éprouvait certaines attirances pour des femmes. Je refusais de lui parler, car elle n’avait rien fait pour empêcher la mort d’Arata. Elle repartit bredouille.
11/01/N+19 : Une nouvelle année commence. J’ai dix-neuf ans. Ce jour-là, comme à mon habitude j’étais cloîtré dans ma chambre et mes parents étaient au salon. Soudain un vacarme assourdissant vint du rez-de-chaussée. Je commençais à sortir quand le majordome de père débarqua de nulle part. Il m’attrapa fermement par le bras et nous enferma à double tour dans ma chambre. Des cris et bruits indescriptibles nous parvenaient d’en bas. Le majordome me cacha sous mon lit. Tout à coup la serrure sauta et la porte à double battant s’ouvrit à la volée. Il y eut des somations et un coup de feu. Le majordome tomba à terre, mort. Du sang se répandit sur le sol. Une femme débarqua et cria que les forces de l’ordre allaient bientôt arriver. Tous s’enfuirent. Lorsqu’il n’y eut plus aucun bruit, je sortis lentement de ma cachette. Je partis à la découverte de toutes les pièces. Partout il y avait des cadavres et du sang. Tous étaient des serviteurs, des non-esclaves. En arrivant dans le salon, je découvris mes parents. Leurs corps avaient été complètement massacrés. On pouvait à peine les reconnaître. C’était vraiment horrible. On s’était acharné sur eux. Je m’étais écroulé à genoux, j’en avais des nausées. Lorsque la police arriva, ils me trouvèrent appuyé contre un mur. Je ne tenais plus debout, vidé de mes forces.
12/01/N+19 : enquête ouverte, mais très rapidement refermée. Ils s’avéraient que tous nos esclaves aidés de renégats nous avaient froidement attaqué en réponse à l’exécution d’Arata. Ne m’ayant pas trouvé rapidement, cela expliquait que j’étais le seul survivant. Caché dans un meuble de notre demeure familiale fut découvert un petit garçon de treize ans. C’est un esclave, je le connaissais. Il était assigné au jardinage. Il avait un grand sens artistique. Ses créations étaient toujours sublimes. Au départ je fus pris d’un excès de vengeance et voulus le tuer de mes propres mains. Mais il s’avéra que la seule personne dont il avait le plus peur ne m’étonna pas. Et malheureusement je ressemblais beaucoup à ce tyran.
13/01/N+19 : Enterrement de mère et de père. Tout le gratin était présent mais ils avaient les yeux rivés sur moi.
15/01/N+19 : Ma maison a été entièrement nettoyée, j’ai donc pu y retourner. Le jeune garçon est toujours la propriété de la maison Sadahiro, c’est pourquoi je le repris avec moi. J’ai également embauché une servante pour nous faire à manger. Le garçon du nom de Reiji reprit son poste de jardinier.
24/06/N+19 : Je remarque que Reiji continue à trembler dès que nous sommes seuls.
10/07/N+20 : J’ai désormais 20 ans et Reiji 14 ans. Nous sommes seuls dans le jardin. Ma servante a pris son jour de congé. Je lisais lorsque Reiji vint me voir. Il me fixait, toujours tremblant. Tout à coup il commença à détacher son pantalon. Je l’arrêtais et lui demandais des explications. Il me répondit alors que c’était son autre travail, que mon père lui faisait ça. Voilà la raison de sa terreur à mes simples approches.
12/09/N+20 en pleine nuit : J’étais dans mon lit à dormir d’un sommeil léger. Depuis la mort de mes parents, je ne peux plus dormir que d‘un seul œil. C’est pourquoi j’entendis clairement quelqu’un entrer dans ma chambre. A l’approche de l’intrus je pris mon revolver (qui reste sous mon oreiller et que je n‘ai jamais utilisé), me redressais et la lui pointais. C’était Reiji. Je reposais mon flingue. Il en profita pour grimper sur mon lit et donc sur moi. Il se pencha et m’embrassa. Il recommença son petit manège. J’avais beau le repousser, il revenait à la charge. Il m’obligea à le toucher. J’avais beau ne pas désirer ce qu’il se passa cette nuit, cela arriva. Il avait réussi à m’exciter, mais il se garda d’aller jusqu’au bout. Durant tout le reste de la nuit, je ne pus dormir. Je bouillais intérieurement… Mon père lui avait tout ceci combien de fois ? Depuis combien de temps ? Et jusqu’où ?
02/12/N+20 au matin très tôt : Je fis venir un notaire. Il fut ahuris et révolté par ma demande. Je lui demandais l’impossible. Après une longue discussion, je demandais à Reiji de nous rejoindre dans mon bureau. Je le fis s’asseoir et lui expliquais l’affaire. On ne sait pas si les assassins de mes parents viendront finir le travail, alors je me dois d’avoir un héritier. N’étant pas marié et voulant dédommager Reiji des sévices de mon père, je me proposais donc de l’adopter en tant que petit frère. Il regarda le notaire. Celui-ci se gardait bien d’exprimer à nouveau son mécontentement. De plus je sais que le secret professionnel l’oblige à ne pas ébruiter tout ceci. Aussitôt après avoir signé les papiers d’adoption, je passais à autre chose de tout aussi important : mon testament. J’ai ainsi récité mes seules volontés. Faire de Reiji l’unique héritier de mes biens matériels et immatériels, c’est-à-dire qu’il obtiendra les titres de noblesse associés à l’illustre nom de Sadahiro. Je crois que ce jour-là Reiji ne comprit pas tout.
04/02/N+21 : J’ai acheté des tas de vêtements et du mobilier à Reiji. Je dors désormais dans l’ancienne chambre réaménagée de mes parents. Quant à mon nouveau petit frère, il dort dans ma précédente chambre re-décorée à ses goûts.
04/02/N+21 à la nuit tombée : Reiji s’est glissé dans mon lit encore une fois. Il n’a jamais cessé de le faire, au moins une fois par semaine. Parfois il ne faisait que se blottir contre moi… Mais pas ce soir. Nous faisons ce qu’il continue de croire que je veux faire. Je lui ai pourtant dit non, qu’il n’était plus mon esclave. Pourtant dès qu’il éveillait mes pulsions, je perdais la tête et profitais de lui sans vergogne.
23/06/N+21 : J’ai 21 ans et Reiji a 15 ans. Je commence à connaître véritablement ses goûts et couleurs. Lors de soirées mondaines, je l’y emmène et le présente à tous. Hélas les gens ne tardent pas jaser sur nous. Certains disent que c’est un pauvre ou un domestique que j’ai anobli pour en quelque sorte officialiser notre union. Je n’ai que faire de ces racontars. Au moins je suis heureux ainsi et mes affaires sont en sécurité. Il ne me reste qu’on problème à régler : faire en sorte que Reiji cesse de vouloir qu’on se tripote.